Pédagogie Montessori

Maria Montessori

Elle est une médecin italienne ayant étudié pendant 50 ans les enfants de milieux socioculturels très défavorisés, a élaboré une pédagogie basée sur le respect du rythme propre à chaque enfant.
Constatant des résultats aussi bons pour les enfants qu’on lui avait confiés que pour les enfants des écoles traditionnelles de l’époque, elle décida d’élargir sa méthode à tous les enfants et fonda en janvier 1907 la première Maison des Enfants « Casa dei Bambini » dans le quartier populaire de San Lorenzo.

Avec cette pédagogie, l’enfant choisit son travail en fonction de son besoin du moment. Il apprend dans le mouvement, ce qui lui permet d’ancrer ses acquisitions dans son corps. Les différentes notions sont abordées et vécues dans le concret. Les supports pédagogiques sont construits de manière à ce que l’enfant progresse sans se décourager.

La pédagogie de Maria Montessori

Elle vient renforcer les processus d’apprentissage décrit par les sciences cognitives.
On y trouve une réponse aux besoins d’attention, d’engagement actif, de retour d’information et de consolidation, nécessaires à l’intégration de chaque notion.

Nous guidons l’enfant vers le difficile chemin de l’autonomie.
Nous disons aux enfants « mon travail est de te faire des présentations, le tien est de m’en demander et de t’entraîner ».
Chaque fois qu’un enfant souhaite découvrir un nouveau matériel, l’éducatrice lui fait une présentation, c’est à dire qu’elle prend un moment avec lui pour lui montrer comment utiliser le matériel. Le but n’est pas que l’enfant y arrive tout de suite, mais qu’il soit en mesure de s’en emparer et de s’entraîner à perfectionner le geste.

Il est invité à choisir son matériel. Et nous prenons grand soin à proposer un environnement nourrissant, stimulant et attractif.
Un enfant qui n’a pas été éloigné de sa propre boussole intérieure, sait aller vers le matériel qui correspond à son stade de développement. Et le matériel l’accompagne de façon concrète et solide vers des notions de plus en plus abstraites, en laissant toute sa place à la manipulation sensorielle si constructrice et essentielle.

Le matériel étant auto-correctif, il permet à l’enfant de se situer lui-même dans son apprentissage.
Il peut recommencer son activité autant de fois que nécessaire.
Maria Montessori disait que tant qu’un enfant répète un geste, c’est qu’il est en train d’apprendre et qu’il ne faut pas l’interrompre au risque de le voir abandonner pour longtemps son intérêt pour la chose mais aussi sa capacité à se concentrer !
Il obéit à un besoin intérieur très fort qui parfois nous échappe et qui lui permet d’aller jusqu’au bout des connexions cérébrales alors en mouvement.
Nous voyons des enfants répéter une activité de très longs moments pendant plusieurs jours. Et alors que nous nous disons qu’il a sans doute déjà compris depuis longtemps, on l’entend un jour dire « ah j’ai compris ! J’ai compris pourquoi l’eau monte dans la pipette et ensuite comment elle est poussée ! »
Je me souviens d’un enfant qui s’est littéralement émerveillé, illuminé, après avoir mélangé du bleu et du jaune, en découvrant un magnifique vert. Car nous ne présentons que les couleurs primaires aux enfants afin de les laisser trouver d’autres couleurs par leurs propres expériences. Quand je lui ai demandé comment il avait fait, il m’a regardé bouche bée en me disant « je ne sais pas ». Je lui ai alors proposé de continuer ses expérience pour en retrouver la recette. Si je la lui avait donné, il n’aurait pas eu cette joie intense dont sont capables les enfants, de découvrir plusieurs fois par jour l’Amérique !

Et quand un enfant nous demande d’apprendre à compter jusqu’à 1000 ou d’apprendre à lire, nous ne lui demandons pas son âge.
D’ailleurs, le mélange des âges, permet une vraie émulation. Nous observons des enfants s’entraîner à lire une histoire aux autres, comme les plus grands le font, ou se passionner pour un travail de grammaire en regardant un plus grand et en disant « j’aimerai tellement avoir cette présentation, ça a l’air trop bien ! ».

Cela m’amène à parler également de toute l’importance que l’observation a dans cette pédagogie. Nous avons vu un enfant de 3 ans observer toute la 1ère période, très concentré le travail des autres. Quand nous lui demandions « quel est ton travail ? » Il nous répondait « mon travail c’est de regarder, pour l’instant mes mains se reposent ». C’était sa façon de se sécuriser dans le groupe et de se préparer à faire. Au retour des vacances, il nous expliquait très fier « moi je veux une nouvelle présentation, moi je vais choisir un travail ! ».
Il est tellement important de laisser chaque enfant rentrer dans les apprentissages à sa manière, tout en prenant soin d’observer les freins parfois émotionnels qu’il peut rencontrer.
Certains foncent et répètent les erreurs jusqu’à réussir. D’autres observent et attendent d’avoir bien mûri la chose dans leur tête avant de se lancer et souvent de réussir très vite.

Pour l’adulte aussi l’observation est la clé de la pertinence de son intervention. C’est très dur d’apprendre à intervenir avec justesse. « Répondre à une question qui n’a pas été posée peut stériliser à tout jamais l’intérêt à ce sujet » disait Maria Montessori.
C’est lorsque l’enfant arrive à se poser lui-même la question qu’il est réceptif à la réponse et que sa curiosité va le pousser à creuser la question. Mais quand le savoir est asséné par principe éducatif, il perd de son intérêt et endort la curiosité.
L’éducatrice doit donc apprendre à être présente quand cela est nécessaire et savoir se faire discrète quand l’enfant prend son envol.
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Cette façon d’accompagner les enfants est passionnante et on voit que quand un enfant est respecté, il apprend naturellement à respecter les autres et à coopérer avec lui.
Sortir dans la nature c’est également se connecter au silence, à l’inconnu, au tout petit, au très grand, au lien précieux que l’homme doit entretenir avec la nature.
Si l’enfant sait coopérer avec les autres et avec son environnement, si l’enfant a appris à poser des mots sur ses émotions, et à avoir conscience de lui même et de l’autre, si on a nourri sa créativité, si on a valorisé ses efforts, ses dons naturels, alors il pourra être un adulte responsable, créatif, autonome et respectueux.
C’est ce qui nous guide dans ce projet.

Aurélie Alvarez

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